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16 octobre 2017 1 16 /10 /octobre /2017 18:01

 

 

Tournée conviviale, public relations d’une de nos vip culturelles et identistes ; star system subalterne et autoentrepreneuriat de niche, tout un programme et tout un résumé des conditions actuelles auxquelles de toute façon nous sommes contraintes. Ce qui n’empêche ni le talent, ni la pertinence, même si on comprend bien qu’il faut aussi nous brosser dans le sens du poil et ne pas (trop) nous faire mal à la tête avec les contradictions que nous portons. Bon, des fois le cocoon fait quelque bien, on ne peut pas vivre sur une planche à clous ; le tout est que ça ne serve pas à nous étouffer. Enfin il y a cette sourde injonction de ne pas y aller trop fort, ne pas faire fuir les alliées - et, chose remarquable autant que logique, c'est souvent l'évocation des mêmes difficultés qui fait fuir et les cisses, et nous.

 

 

Pasque finalement, qui surtout va applaudir, assister, se faire dédicacer et se faire considérer ? Nos chères cisalliées bien chûr, à commencer par celles qui abusent ou violentent des transses systémiquement, et des personnes et des positions. Que soit l’existrans, le labelle tour ou toute autre convergence alléchante autour de nouzautes comme prétexte et totem, c’est d’abord et surtout une grande cisparade. Un boulevard à alliées pesantes, instrumentalisantes et abuseuses. Une excellente occasion d’engranger des bons points par la vertu inépuisable du potentiel de légitimation dissymétrique : les pauvres et les faibles enrichissent les riches et les puissantes, encore une fois, et par leur présence, et par leur absence. Mais voilà, le velcro marche parce que les deux côtés se joignent admirablement, dans une logique d’intégration et de valorisation commune bien que très inégalitaire. Quand nous nous applaudissons nous-mêmes, et notre désir d'intégration-valorisation, à travers une représentation léchée et flatteuse, quelle norme, quelle convergence applaudissons nous au juste, et qu'est-ce qu'elle entraîne vis à vis de nous, là, réelles, imparfaites et stigmat's, le nez pas au milieu de la figure quoi ? Et enfin, dans quelle mesure cette image lisse, attendue, déproblématisée que nous espérons tant incarner est-elle celle précisément qui soulage tant les cisses, qui invisibilise par sa symétrie idéale toutes les vilaines tribulations du rapport social réel, fait mine de laisser tout le monde indemne, lumineuse, positive - et le dit rapport avec ses structures, ses idéaux, cependant inchangé. Son aspect hétéronomisé, attristant, séparé, circonscrit, attribué à quelque subjectivités retardataires et finalement bien opportunes. Ouf ! Fromage et dessert. Sauf que ça ne marche évidemment qu'à la marge, comme toute l'économie politique ou ce qu'il en reste, et autant qu'on veut y croire, autant qu'on ne veut pas voir que dans la grande majorité des cas c'est pas comme ça qu'ça s'passe... Tant que nous continuerons à nous couler dans les exigences généralement illusoires, qui ne tiennent aucune promesse, de l’intégration, les cisses pourront continuer à velcroter en retour, à nous utiliser comme bon leur semble. Et nous-mêmes à nous imposer contradictions et impossibilités, à nourrir ce au milieu certes de quoi nous sommes apparues, mais qui pourrait bien tout uniment nous refaire disparaître.

 

 

Bien sûr, nous ne pouvons pas nous abstraire de cette situation, où la précarité, l’inégalité croît, dans un contexte toujours plus dur pour la survie matérielle et sociale. Nous ne pouvons pas simplement déserter. Personne d’ailleurs ne le peut. Il n’y a ni ciel ni ailleurs. Nous ne pouvons pas tirer nos ressources de rien. Tout le monde finalement sait désormais très bien ça, plus ou moins clairement, à mesure que la pression augmente et que les moyens nous sont retirés. Et celles qui peuvent en profiter en profitent. Cisses en tête, et quelque cooptées, qui savent très bien que leur sort tient souvent quand même à la cisapprobation. Que la vraie légitimité, une fois dégoisées toutes les hypocrisies inclusivistes, reste dans leur capital. Que la prétendue « tyrannie des minorités » s’arrête au moment même où les majoritaires arrêtent le jeu.

 

 

Est-ce que nos pouvons ne pas jouer ce jeu ou bien l’infléchir, en changer les objectifs – parce que seul un changement d’objectifs, d’évidences convergentes, peut influer sur les règles et les rapports de force ? Il n’y a pas de réponse. Nous ne savons pas et, là encore dans le contexte de faillite rapide de ce prétendument accueillant sujet idéal formellement égal de l’économie politique et citoyenne, ça paraît bougrement risqué et incertain. Nous pouvons aussi bien nous évanouir avec que réussir une percée. La question est de survivre, matériellement, dans notre négativité ; laquelle, que nous le voulions ou pas, nous ne pouvons qu’assumer. Pas l’assumer c’est nous condamner encore plus exactement et fondamentalement. Et l’assumer, la vivre, ce serait quand même parvenir à ne pas nous faire bouffer par des nécessités et des injonctions qui vont en sens inverse de nos existences sociales. Bref nous rappeler entre autres vite fait que le velcro est cannibale, dissymétrique, inégalitaire. Et en tirer conséquence. Mais subsister dans les conditions imposées aussi, pasqu’il y a dans l’immédiat et même dans l’avenir imaginable pas le choix, et que c’est la condition indispensable à toute suite. Comment nous couler dans cette contradiction sans nous détruire hiérarchiquement, mécaniquement les unes les autres, sans même penser à mal, avec souvent les meilleurs intentions – ou presque ? Hé bien je ne sais pas, à dire vrai. Et par ailleurs savoir n'est pas du tout forcément pouvoir, encore une blague subjectiviste. Mais même ne pas pouvoir, et en plus peut-être le savoir, ne doit pas empêcher de se rendre compte, et de nous rendre compte les unes aux autres. Et ne pas s’empêcher de vivre ne doit, autant que possible, pas entrer en concurrence avec se le permettre. Bref, il faut déterminer de quoi nous empêcher, et un peu empêcher les pattes des autres aussi, pour ne pas (trop ?) nous dézinguer nous-mêmes. Pas gagné du tout.

 

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La Bestiole

  • : transse et bie juskaux yeux ; vivisecte les économies politiques, premier, second marché ; acétone et antivitamine K - Le placard à Plume, la fem-garoue
  • : Un informel méthodique, exigeant, fidèle, pas plaintif, une sophistique non subjectiviste, où je ne me permets ni ne permets tout, où je me réserve de choisir gens et choses, où je privilégie le plaisir de connaître, c est là mon parti pris, rapport aux tristes cradocités qui peuplent le formel cheap, repaire des facilités, lesquelles en fin de compte coûtent bien plus. Je me vante un peu ? J espère bien. Déjà parce qu ainsi je me donne envie de mieux faire. Hé puis ho ! Z avez vu les fleurs et les couronnes que vous vous jetez, même l air faussement humble ? Faut dépercher ; quelqu'orgueil assumé vaut mieux qu une pleine bourse de roublardise attirante. Je danse avec le morcellement et la sape de l'économie, de la valorisation, de la fierté, de l'empouvoirement.
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Mieux vaut un beau champ de bataille qu'un moche terrain de lutte. Banzaï !

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