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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 07:35

 

 

 

 

« … qui n’hésiteraient pas à planter un couteau dans le ventre d’un type ou à lui enfoncer un pic à glace dans le cul au premier coup d’œil si elles pensaient pouvoir s’en tirer… »

 

 

Ce passage, avec un autre plus circonstancié que j’ai déjà cité in extenso je ne sais plus quand, est un des nombreux qui me réjouissent dans Scum, et il fait lui-même partie d’un paragraphe fort revigorant – mais qu’est-ce qui ne revigore pas dans Scum ? Á part peut-être la démocratie numérique esquissée, vers la fin, peut-être par souci de se montrer quand même raisonnable quelque part, ce qui ne sauve jamais ni personne ! Soyons déraisonnables et impitoyables. J’ai déjà fait moult fois savoir que j’étais contre toute velléité exterminatrice de gentes, et pour le principe, et d’autre part parce que ce sont des formes sociales, des fantômes, comme disait Stirner, qui nous bouffent la vie, et dont il siérait de nous débarrasser, si possible. En tous cas, cela nous poserait résolument en raisons de nous-mêmes. Et exclurait le dévouement morbide, lequel justifie toutes les cruautés, à des causes, externes et communes. Il faut cependant avouer que des fois, comme en ce moment avec la tête de p… qui traîne souvent autour de mon trou fétide, dans le patelin de peigne-culs où mon abrutissement m’a précipitée, et semble appartenir à la très nuisible sous espèce des gendres néo-mecs, on a quand même envie de jouer de ce qu’on a au moins appris en autodéfense, sans parler de plus. Il convient de ne jamais se priver de préciser les choses, et de matérialiser le systémique, dans la lutte contre les masculinités, sortir le pic à glace, quoi. Premier degré. Couic pupuce. Et s’en tirer.

 

Bref, si s’en sortir me paraît une étroite blague sucée et resucée, s’en tirer me semble une prémisse, une condition. D’abord veiller, aussi longtemps que faire se pourra, à s’en tirer, éventuellement à en tirer quelques autres, sans que ce devienne pour autant une généralité parce qu’on en arrive alors vite au calcul utilitaire, au moindre mal, au sacrifice des unes pour sauver les autres et toutes ces vieilles daubes qui nous font crever, le sourire aux lèvres, le drapeau déployé et la table de multiplication à la main. Et surtout n’inciter personne, ni ne la justifier, à ce genre d’exercice, genre extirper le mal de ce monde.  

 

Nous n’avons à sacrifier personne, ni nous ni autrui ; ni abrahamiques, ni païennes ! Marre de l’antique daube justice, prémisse, elle, de tous les commerces.

 

Comme je l’ai aussi déjà dit, rien ne vaut de périr pour, non plus que de tuer, parce que la valeur elle-même est déjà une des ces sanglantes raisons par lesquelles nous nous extorquons nous-mêmes.

 

Évidemment il y a le s, apostrophe. Qui est en jeu ? Qui pourrait ? Qui voudrait ? Qui ne peut pas ou peut ne pas vouloir ? Qui et que sommes nous ? Il se peut que s’en tirer suppose quelquefois d’y laisser sa queue, et quelques autres appendices. Mais pas beaucoup plus.

 

Á quel prix, jusques à quel prix ? Voilà justement la question dont il nous faudrait nous débarrasser, comme d’un corset ; cesser d’évaluer et d’équivaler. Vivre est pour nous, comme pour n’importe qui, la condition de tout. Vivre de peu, avec peu, sera préférable, afin de moins dépendre, mais ce n’est pas là une évaluation de ce qui devient, par la comptabilité, portion de vie attribuée à une instance fuligineuse.

 

Souffrir n’a rien d’agréable. Mourir est l'humiliation finale. Qui les valorise donne raison aux choses et à qui les révère.

 

 


 

 

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La Bestiole

  • : transse et bie juskaux yeux ; vivisecte les économies politiques, premier, second marché ; acétone et antivitamine K - Le placard à Plume, la fem-garoue
  • : Un informel méthodique, exigeant, fidèle, pas plaintif, une sophistique non subjectiviste, où je ne me permets ni ne permets tout, où je me réserve de choisir gens et choses, où je privilégie le plaisir de connaître, c est là mon parti pris, rapport aux tristes cradocités qui peuplent le formel cheap, repaire des facilités, lesquelles en fin de compte coûtent bien plus. Je me vante un peu ? J espère bien. Déjà parce qu ainsi je me donne envie de mieux faire. Hé puis ho ! Z avez vu les fleurs et les couronnes que vous vous jetez, même l air faussement humble ? Faut dépercher ; quelqu'orgueil assumé vaut mieux qu une pleine bourse de roublardise attirante. Je danse avec le morcellement et la sape de l'économie, de la valorisation, de la fierté, de l'empouvoirement.
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Mieux vaut un beau champ de bataille qu'un moche terrain de lutte. Banzaï !

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