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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 17:08

 

Plan d’urgence. Y faut trouver le moyen de forcer les chômeuses qui dit on se la coulent, et autres réfractaires, à aller enfourner la bouffe (industrielle ou bio, pareil) en barquettes, passer la serpillière et torcher le cul de la part de la population qui est réputée ne plus pouvoir le faire. Pasque c’est ça, qui suinte des circonlocutions du communiqué afp suivant

 

http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/06/20/l-elysee-prepare-un-plan-d-urgence-pour-resorber-le-stock-d-emplois-non-pourvus_3433334_823448.html

 

Ben ouais, on a très bien compris. Il y a peut-être deux ou trois postes de forgeronnes ou de tractoristes en déshérence, mais en réalité à peu près tout ce qui est à pourvoir, c’est les habituels boulots particulièrement merdiques, pénibles, humiliants, très mal payés, et prioritairement pour des nanas (au besoin, si qu’on n’en prend pas assez au filet, aussi pour des mecs qu’on fera ainsi bisquer en les réduisant un tantinet à une condition féminine, pas grave, y pourront se venger en rentrant au domicile familial, ce hâvre…). Sûr pourtant que beaucoup d’entre nous préfèrent désormais se démerder, des plus diverses manières, que d’accepter ces emplois pourris. Pour ça qu’y a plus personne à les tenir, hé !

 

Mais qu’à cela ne tienne, on va nous y forcer, tiens. Une flique, une sociale derrière chaque nana, déjà pour qu’elle se débarrasse pas tardivement ou hors cadre de ses aliens, comme je l’ai déjà moult fois fait remarquer, mais aussi pour qu’elle aille serpiller, torcher, servir, sourire… L’histoire du travail, c’est l’histoire du travail forcé, que ce soit de manière coole dans les périodes de cocagne relative, appât du gain et injonction mutuelle, ou de manière pas coole du tout, quand il a fallu autrefois mettre les gentes au boulot (worhouses et hôpitaux généraux), ou à présent quand y s’agit de mobiliser pour rabioter un demi pour cent de croissance et bien tenir son monde. Z’ont bonne mine nos amies les prohi qui participent, à leur manière fort peu originale, rédemption bon pasteur, à la mise au travail honnête et contraint, à la production de valeur, à la paix sociale, concurremment avec les macs et avec l’état ! Tout ce beau monde nous voudrait filles soumises, identifiées aux nécessités incontournables du maintien de l’ordre : revenu, amour, participation enthousiaste à notre misère. Positives, prévisibles, productives. On est de plus en plus nombreuses à les décevoir et à les faire enrager ; si qu’è pouvaient en crever !

 

En plus, hé – à l’échelon au dessus, ça va bien à terme créer des postes de matonnes en tous genres, un peu mieux payées en argent mais surtout rétribuées en puissance déléguée, de noter, d’opprimer et de terroriser. Wah le paradis en perspective très, très proche ! La trique, la peur, la haine. Comme en Espagne, tiens, dis, où l’économie repart, avec la moitié du salaire en moins, et la file devant le guichet d’embauche.

 

On veut pas bosser, échanger du temps contre trois picaillons, devoir se soumettre et s’échiner pour pas être virées et stresser ; ou alors le moins possible, pour le plus possible, point. Et on est de plus en plus nombreuses à pas vouloir. Gneu !

 

Une révolution féministe sera, peut-être, je l’espère, celle de la paresse, du refus et du sac. Ni conjointes, ni employées, ni citoyennes. Zébi et des cisailles !

 

 


 

 

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La Bestiole

  • : transse et bie juskaux yeux ; vivisecte les économies politiques, premier, second marché ; acétone et antivitamine K - Le placard à Plume, la fem-garoue
  • : Un informel méthodique, exigeant, fidèle, pas plaintif, une sophistique non subjectiviste, où je ne me permets ni ne permets tout, où je me réserve de choisir gens et choses, où je privilégie le plaisir de connaître, c est là mon parti pris, rapport aux tristes cradocités qui peuplent le formel cheap, repaire des facilités, lesquelles en fin de compte coûtent bien plus. Je me vante un peu ? J espère bien. Déjà parce qu ainsi je me donne envie de mieux faire. Hé puis ho ! Z avez vu les fleurs et les couronnes que vous vous jetez, même l air faussement humble ? Faut dépercher ; quelqu'orgueil assumé vaut mieux qu une pleine bourse de roublardise attirante. Je danse avec le morcellement et la sape de l'économie, de la valorisation, de la fierté, de l'empouvoirement.
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Mieux vaut un beau champ de bataille qu'un moche terrain de lutte. Banzaï !

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