Je (ne) m’excuse (pas) d’y revenir, mais j’avoue que j’ai un peu rigolé, en voyant récemment l’amusant (ah les lapsi bien de chez nous !) intitulé d'un post circulant sur nos réseaux f-tépégés : « l’héritage des papis-mamies ». C’est tristement drôle. Moi même, naïve suis-je encore vous voyez, j'ai eu comme un battement de coeur, oui oui, ça ne valait pas moins, pendant une ou deux secondes, avant de plonger dans le texte... Je pensais, vous pensiez qu’enfin on allait fiche sur la table le fait que beaucoup d’entre nous, dans nos milieux super subversifs et déclassés, viennent de familles classes moyennes friquées et disposent, ou vont disposer, d’un capital conséquent ? Et causer posément de ce qu’il conviendrait peut-être d’en faire collectivement et inconditionnellement, en pleine période de débine et d’appauvrissement accéléré ? Bref de mettre en cause la « gestion affinitaire » entre gentes de même niveau social, éventuellement avec une ou deux loquedues charitablement accueillies, domestiquées, et qui savent que derrière le paroli sororitaire il y a la porte et la rue si elle ne se montrent pas suffisamment dociles et convergentes ?! Nenni ! On va surtout pas parler de ça. On va plutôt parler de l’expérience de comment se réapproprier efficacement les formes existentielles de cishétérolande, ou encore de comment pas attraper la vérole, en continuant à coller le plus possible aux exigences de la valorisation par l’économie relationnelle, et de comment se sont débrouillées les papis-mamies dans le cadre de ces injonctions autogérées. Enfin de tout ce qui est censé constituer une vie bien remplie, présentable et négociable, entendu que la matérielle et la socialisation qui va souvent avec sont assurées ; ou pas ; mais enfin là n'est donc pas la question. Le partage de la richesse foncière et monétaire, ba on verra une autre fois. Ou, mieux, autant que possible jamais. L’avenir n’a jamais été aussi radieux, le passé aussi mythifié, le présent aussi nettoyé de ses ombres désagréables en interne ; le mal et les contradictions aussi externalisées ou subjectivées quoi.
N’empêche, il y a donc des mots et des notions qui hululent et dont les chaînes font bling bling, depuis le placard bien au fond de nos consciences politiques et sociales où on les a enfermées. Et des fois, en bricolant, oups, on regarde pas bien où on met la main, et on les sort, fût-ce pour servir à tout autre chose. Et alors c’est la sarabande ! Vite, les reflanquer sous une tonne de vieilles couvertures moisies. Si on pouvait les tuer. Mais on ne peut pas vraiment « tuer » une réalité sociale qui nous fonde, et accompagne chacune de nos gestes. Wouuuuuh !....