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3 mars 2022 4 03 /03 /mars /2022 13:10

 

J’ai déjà du faire la remarque, et plusieurs fois, mais c'est singulier combien, dès qu’on se retrouve en pénurie concentrative de ce qui remplit la vie, la rend agréable, que ce soit la thune ou d’autres valeurs d’échange, le discours se porte sur la santé, laquelle évidemment souffre des dites pénuries, mais se voit alors propulsée de conséquence à cause, à deux sens du terme. Bref, une structure fantôme d’investissement consolatoire. Et ce du niveau individuel à celui du politique le plus étendu. Pour oser une métaphore facile, la santé se voit intronisée en drh notionnelle. C’est le vieux salut sécularisé. Et même pas si sécularisé que ça !


Comme un étourdissement dépité et inquiet. Où se tente d’habiliter, d’habiller le soi, qui vis à vis de lui-même n’est pas grand'chose, en substitution de tout ce qui manque. Une espèce d’autophagie paradoxale, qui essaie de remblayer en se nourrissant d’une représentation d’un bien replié. Une forme de pénitence qui se veut souriante ; mais au vu de l’allongement des mines et des faire-part funèbres, ça n’a pas trop l’air de rendre. C’est quand on est en mesure de ne pas prendre soin, de commercer du plein, que la joie éclate et quelquefois se transmet. Bref quand on peut sortir de ce fichu soi.

 
Cela évoque un état des choses qui bien sûr dégage par expé des règles cognitives, mais ne fonctionne pas, ou peu, par recettes. Ce qui amène sans transition aux mots et au rôle que nous leur attribuons. La recette est figée, répétitive ; même si elle se multiplie et se diversifie on en voit très vite le bout. C’est sa position même d’intercession entre soi et soi qui la structure. Et de vocable qui concentre, délimite la voie. Ce sola scriptura qui n’a pas perdu son pouvoir de fascination depuis cinq siècles, en réaction aux crises que l’ordre attribué aux choses suscite. Le salut reste le dernier mot de l’économie quand celle-ci coince, charcle. Et son blottissement lui aussi répété, in fine, autour de l’âme et de la conscience n’a rien de rassurant. La santé, de même que l’être avec lequel elle a partie liée, plus on la cherche, la défend, et plus on décatit. Sans parler de la litanie du bonheur qui recouvre froidement l’ennui.


La priorisation, l’ordonnance, sont un recours piètre et piège quand elles se font ainsi, par tentative d’incarnation passive d’une sauveté qui isole, rend craintif, bref une autarcisation forcée dans un contexte hypertendu de l’échange. Quand les moyens manquent d’un certain désordre, c’est qu’on est mal.


Il va de soi pour moi que ce n’est pas par un autre tour de substitution de conséquence ou de moyen en cause que des percées pourront se faire. Et que je suis aussi camuse que d’autres au milieu de cela. Je ne la joue pas, mais ne me confie ni aux expertises, ni aux exercices tristes, ni aux écrits pédagogiques. Au fond, moins il y en a d enseigné, et souvent mieux ça va ! Ça peut signifier qu’alors il y a une circulation effective. L’équilibre, c’est la mort. 

 

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21 février 2022 1 21 /02 /février /2022 14:57

 

Je n’ai jamais accepté, sinon passagèrement et vite bourrelée d’incrédulité comme de réticences, les missions successives dont je me suis vue affublée au fur et à mesure des facéties tordues en lesquelles je me suis ingéniée pour essayer de me perdre dans les bois, ou la foule, selon. Bien sûr, je ne savais imaginer au départ, non plus que bien d’autres, quoi que ce soit qui n’eut déjà une histoire, une attribution, une mission en fin de compte. Sauf que j’y mis à chaque fois, très vite, une mauvaise volonté tatillonne, et néanmoins exubérante, bref vagabonde avec ténacité. Et méthode. Je m’obstinais à mal représenter, et pour finir à ne plus présenter bien ni représenter du tout. Tache de couleurs informe et ratiocinante. Bref, les successifs qui pouvaient penser compter sur une nouvelle recrue prometteuse, une camarade attentionnée, une gardienne soucieuse de ce qu on lui confiait à garder, reproduire, se sont retrouvés cocus à chaque épisode. J’allais baguenauder avec tout ce que je pouvais trouver de dérivatifs pas obligeants. De trucs qui accrochent le mouvement comme des chardons, collent ainsi que des gaillets. Tout ça ne m’a pas enrichie, sur aucun plan, on s’en doute.


Rien de malin dans tout cela. Je ne suis pas maligne pour un kopeck et que je m’ingénie ne signifie nullement que je sois ingénieuse. J’ai ainsi aligné les conneries souvent déroutantes. Et mené ma life à peu près aussi mal qu il se peut. Au vrai, je suis une conne, mais tellement méthodique, fouille-espoir, et quelquefois acharnée que j’arrive à saper les croyances d’autrui en me sapant moi-même avec application. Ce que, poussant le vice, je tiens pour garant d’une honnêteté singulière. Je ne suis pas une transse d’affaire.


Ce qui me rend puissante dans l’inopérance jusques donc à ébranler les alentours, est que dans ma mauvaise volonté opiniâtre, je répugne à mentir, à soutenir des craques, à parler contre mon intuition, mi par paresse, mi par insatisfaction, sur ce que je crois discerner. Quand je ne limace pas, je me casse la nénette pour exprimer au mieux ce qui m’apparaît. J’évite quelquefois de dire une ou deux choses, ou bien je les renvoie à plus tard. Je pose au besoin contre moi pour ne pas céder à un mensonge qui me semble bien souvent exister comme une martingale facile afin de s’en sortir. Je ne m’en sors pas. Encore une fois, question de méthode. Non de morale. Enfin pas trop je crois. C’est une conséquence dans ma façon de faire, pas une prémisse. Quant à me tromper, j’en ai accepté l’enjeu depuis longtemps ; je suis spécialiste des mécomptes. N’empêche. Pas que.


Le plus drôle avec tout ce que je viens d’exposer est que je cultive parallèlement un petit côté prussien, qui ne rechigne pas forcément à la subordination, dès lors qu’elle appert nécessaire et précise - bref, quand l’objet n’en est pas une transcendance salutiste à vocation universelle. J agrée qu’on m’ordonne des actes, qu’on m’exige le cas échéant des faveurs ; mais zébi pour ce qui est des attitudes ! J’obéis à quelqu’un, pas à un concept. Parallèle donc conséquent : ma méfiance envers l’économie des métamarchandises idéelles dégage de la place pour la prise en compte de ce qui vient, au fait et au prendre.


Cela fait près de trente ans que j’ai une dent contre le bonheur. J’avoue sans peine que cette attitude naquit chez moi, comme chez moult autres, du ressentiment. Mais voilà, j’ai tellement voulu fonder le ressentiment sur quelque chose de pas facile, qui tienne la route, que j’ai fini par voir son inanité et le dégommer, comme une vieille monture inapte, et à rencontrer par ailleurs avec cette cavalcade à gambettes le constat d expé que les gens heureux n’étaient souvent pas joyeux, et réciproquement. De là à une recherche sur le concept du bonheur, comme sur celui du salut, de la sauveté... bon, vous m’avez compris. J’ai alors tiré vers la joie, toute autre, qui n’est jamais vraiment gentille ni bienveillante ; pas inoffensive ; et y ai trouvé forcément des gens joyeux, et méchants censément. Quelquefois jusqu’à en être d'une bêtise qui fait amplement pendant à celle de la bonté. Telle est prise... On ne peut dire que je l’ai avalé de bon coeur, mais il le fallait. Et de toute façon les joyeux m’ont moins ennuyée que les heureux. Sans parler des malheureux. Faire et avoir tranchent avec le désert de l’être.


Mon indifférence grandissante ne joue donc que sur l’étendue de ma préoccupation ; je suis attentive, sensible à l’excès, souvent tourmentée. Quand je me prends, m’attache à quelqu’un ou à quelque chose, je vais loin dans le piochage, l épierrage. Je me dévoue. Cela tient à un certain type de sérieux qui m’habite. C’est un peu invalidant, ça ne rend pas habile.


Je me tiens à ce que je peux ; l’attachement, la suite, excluent l’envergure de la généralité, des transcendances. Trop large pour mimi. Je ne me montre pas pour autant une nini, non plus qu’une personne d’opposition, autres de ces facilités que j’abhorre. J’affirme assez volontiers, cela aussi j’en endosse l’enjeu. Je ne me trouve ainsi que rarement où l’on me cherche. Fuite ou percée, je m’en remets. Ce n’est pas à moi de clore la détermination. Partie. Pas juge.


Tout ça finira, sans doute mal. Et j’opinerai ainsi par ce constat de La Fontaine : "Vous êtes maigre entrée, il faut maigre sortir."

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2 février 2022 3 02 /02 /février /2022 13:53

 

L’affection, la dilection, au sens large, ne m’est pas aimer au sens de reconnaître et m’attacher à un groupe dont je serais part obligée par statut. Encore moins à ses ressortissants pour la même raison. Je ne puis aimer particulièrement que sans fond ni mérite. Tel accuse tel de ne pas aimer son pays, ce fantasme. Tel autre prône un amour envers l’humanité. Tel autre encore envers le sentient ou le vivant. Tel autre sa commu ou la voisine. D’ailleurs toutes commus ces occurences. Y compris les plus décevants imbéciles, les crapules et, encore plus triste, les ennuyeux. Surtout une multitude dont, quelles que soient ses qualités, je n’ai rien à faire. Bof. Une grosse tête de la commu, qui m’a eu l’air de beaucoup chercher à être admirée, me disait entre quat zyeux il y a près de dix ans que je n’aimais pas les transses. C’est vrai. Je n’ai pas d’attachement de principe à la catégorie abstraite et uniciste transse. J’aime ou n’aime pas des transses, personnes particulières. Et des pas transses. Au même titre ou très peu s’en faut. D’aucunes m’exaspérent, d’autres me lassent. La plupart m’en est indifférente. Il en est quelques pour lesquelles j’ai considération, et dans peu de cas passion. Peu, parce que je suis une bestiole, limitée, et consciencieuse : j’essaie de bien aimer et cela suppose pour moi le choix, voulu ou reçu, de quelques personnes.

 

C’est bluffant comme nous avons déplacé notre espoir et notre avidité de bien être de la tentative d’affection singulière vers une demande de justification plutôt impersonnelle, laquelle d’ailleurs englobe et quasiment protège aussi le mal être, des fois que l’on risque de l’oublier, çui là ! En tous cas l’habitude se prend d’être plus rassuré par la seconde que par la première. C’est fondé. La seconde se distribue, se réclame, tandis que la première s’aventure. La première s expose aux coups de botte, la seconde à la pénurie. L’insécurité n’en a pas le même moteur. 

 
Par ailleurs "ne pas aimer" est simplement une abstention. C’est un peu abusivement que l’on s’en sert pour désigner une aversion. C’est plutôt une indifférence. Quand je n’aime pas, je ne déteste pas, je ne me donne ni ne m’investis, voilà tout. À l’encontre, aimer revêt souvent un sens mièvre, d’apprécier ou trouver intérêt à. C’est un peu comme "ne pas vouloir", qui pour moi ne veut pas dire refuser, nolloir, encore moins vouloir le contraire, mais ne pas engager sa volonté. Ne pas, c’est ne s’y pas trouver.


Aimer ne peut m’être une pétition de principe. Ce serait alors compassion ou sollicitude ; quand ce n’est pas alliance a priori. Ce n’a non plus nul caractère transcendant ni romantique. C’est égoïste et exclusif (pas au sens d’exclusivité appropriatrice, mais de singularité). Il est affaire d’une ou plusieurs personnes auxquelles je suis décidée, sans nul mérite de leur part, à me livrer et donner. Avec ou sans conditions. Une des plus grande connerie que j’entends est que tel mériterait ou ne mériterait pas mon affection ; qu’est-ce que ça a à faire là ?! C’est à côté de la plaque. J’aime une personne, pas une médaille ! Aimer n’est pas se dévouer, et surtout pas à un groupe ou à une cause, et à personne en fonction de.


Aimer est position volontaire, un fait et un prendre. Il peut souvent être prévisible, débusquable. Et alors ? Plutôt que de lui chercher un level abstrait, axiologique, qui n’est en fait que peur et élagage de toute imperfection, autant y ajouter bien d’autres caractères joyeux. Même qu’il le soit, son intensité, sa fidélité, peuvent outrepasser le seul déterminisme et calcul que supposent ces rapports. Enfin la perfection donne plutôt des suites sinistres. Le caractère répétitif, borné, fréquent comme la communion, est éclatable comme un oeuf si l’on ne se guinde pas ; être capable de la patience et de la perte, fut elle définitive. Et cela le fait. Ce n’est pas alors le collage peureux de ceux qui se sont restés quand les autres se sont choisis, ni la somme de caractères supposés imbricables. Pas un recours. Encore moins un pis-aller.


Bref, personne ne me mérite, et je ne mérite personne. Je me dois encore moins à, surtout pas à un statut plaintif et besogneux. Heureusement. Ce genre de lien me fait horreur. Cela empoisonne la dilection et l’élection. Aimer est agir, jouer, pas réagir ni reconnaître, répondre à, s’insérer. N’a rien à voir avec la bonté, la justice ni semblables faillites scrupuleuses. Il y a scrupule, mais il se tient sur du très proche, tangible. Aimer en soi ne change ni ne particularise rien ; c’est qui et comment. 

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30 janvier 2022 7 30 /01 /janvier /2022 16:50

 

 

De même que le matérialisme, qui s’est racorni sur une comptabilité concurrentielle sans plus d’analyse conséquente des formes et des objectifs, ce qu’on nomme aujourd’hui la critique se réduit à un chapelet d’alliances, de dénonciations et d’anathèmes croisés et fréquemment semblables, indexés sur des métamarchandises idéales exonérées d’examen. Le manège que cela donne, lequel tourne indéfiniment dans un cercle bien étroit, répète avec enjouement et déception les mêmes invocations.

 

Idéalisme et subjectivisme sont au départ et à l’arrivée de ce format. Fut ce en contrebande. Toute l’argumentation, identifiée à un ressenti individuel ou à un destin commu, tourne (manège !) autour de quelques métamarchandises aussi vagues que consensuelles, convergentes. C’est là toute la situation : se situer par rapport à un commun espéré, lui-même tellement commun qu’il rassemble autour de lui les ennemis les plus irréductibles. Et jamais vivisecté.

 

Déjà, nous avons trop facilement postulé sur un seul type, défini vaguement et par défaut, de matérialisme. Ce qui correspond au mouvement retour de cet idéalisme téléologique.

 

La vieille critique sociale des années 50 à 80, paix à ses mânes, avait encore une volonté d inquisition des formes supposées nourricières. Elle avait la faiblesse de les confronter à une exigence de nature, plutôt justement que de volonté. Elle s’y est épuisée et, ironie, ses survivants et héritiers, pourtant nantis de concepts d’analyse assez coupants (la valeur !) ont fini par les déposer dans le sarcophage d’une nostalgie dixneuvièmiste elle aussi, qui a été jusques à en appeler à la psychanalyse. Rien que cela témoigne que ce vieux cursus est clos. On ne pourra pas le ranimer. Tant mieux. Il nous faut du neuf. Ou bien renoncer et croupir.

 

Je n’ai pas d’opinion arrêtée sur le devenir passé de ces formes. En effet, elles ont tellement été insérées et tordues dans le fétichisme des mots qui les désignaient et rassemblaient qu’il est impossible d’y retrouver ses petits. De toute façon ils ont vieilli, sont devenus ce qu’ils sont, et fréquemment sont morts depuis. C’est probablement précisément ce rapport privilégié aux mots sur le fonctionnement et la méthode qui les ont fait s’aligner sur le level le plus cheap qu’on leur pouvait imaginer. Il a suffi de dire "matérialiste", "critique", « radical », assorti de quelques données distributives et de quelques dénonciations catégorielles essentiallisante via l’annexe existentielle pour déclencher ralliement et approbation. Et ce n’est même pas nouveau. C’est aussi vieux que le rationalisme de surface contemporain, qui raisonne sur l’emplacement mais pas sur les infrastructures qui le circonscrivent et lui donnent, comme on dit, sens (le "sens" aussi, ce gimmick réac et productiviste, il faudra le reconsidérer sec). Inutile donc de se torturer pour savoir si elles devaient ou pouvaient donner autre chose. La question même est déplacée. Idéalisante. Trop tard. Ça a donné cela, tirons en conséquence et tirons nous des pattes, dans la mesure où nous le pouvons !

 

Dégager d’autres méthodes a des chances d’impliquer que nous abandonnions ces formats historiques épuisés. Sans attendre de se voir validées ni suivies. Et il ne s’agira pas d’une affaire de signifiants ! Avant que ceux ci n’apparaissent il conviendra de développer et lancer des tactiques de prise et de relecture. Ça va faire du taf. Et pour que la douche ne soit pas trop froide, il faudra aussi tenir ça hors drama. Pas facile

 

Il ne s’agit pas de faire table rase. Nous avons beaucoup appris et même créé avec ces formats d’interprétation. Mais les formats ont un temps et les temps changent tout de même, souvent indépendamment de nos intentions, et je dis heureusement. Nous en voyons le bout. Garder le meilleur et passer à autre chose, qui se dessine de fait. Ne pas chercher à remplacer pièce pour pièce non plus. Encore moins à restaurer, à son double sens matériel et politique.

Ne pas tomber dans leur dénonciation, ce serait bille pareille et se mordre la queue. La négation ou la négativation relèvent du même piège que l’affirmation véritatoire dans ce jeu. Cesser de s obséder des mots, que ce soit positivement ou négativement. La similitude des éléments de langage et des méthodes chez les parties opposées devrait nous dessiller. C’est au fond auquel nous avons fait servir ces schémas qu il nous faut nous adresser. Et peut-être bien pour l’oublier comme je disais il y a quelques temps, le légitimisme, l’irrédentisme, l’appropriation statutaire des abstractions réelles.

 

Et pour cela reconsidérer le rapport aux mots. Voilà en soi un gros secteur de taf à mener. Quand le mot fait la chose, et se l’attire, c’est le vortex et souvent la cata. Le mot, quand nous y logeons espoir, attente, sensation, prend les caractères de la métamarchandise selon précisément l’analyse qu’en faisait le vieux barbu : l’instance à laquelle nous déléguons pouvoir de nous fonder via la valorisation. C’est à dire à travers le spectre déformant et informant de laquelle nous nous autorisons à toucher à nous-mêmes et à ordonner cette perception active et hélas efficace que nous appelons monde. Se confier, si ce n’est se confire, en idées qui en outre sont des infusions de mots nous met et remet depuis longtemps dans une belle panade. C’est notre sola scriptura sola fide. Qui nous incite à une forme particulière de crédulité sommaire, délibérée, envers les concepts ; nous voyons et lisons ce qui se passe à travers eux, ce qui est défendable, mais à un niveau que je qualifierais de sommaire, binaire, les concepts en question l’étant par leur distribution, ce qui ne l’est pas. L’imprécision même qui a fini par caractériser les vocables en lesquels nous nous confions devait nous alerter. De même que l’appétence pour des éléments de langage qui sont rigoureusement les mêmes que ceux qui fascinent nos concurrents politiques. Et le recours à une rhétorique du "nous c’est le vrai", appuyée d’ailleurs par presque aucun résultat probant, sent l’idéologie publicitaire, assertive. Alors qu’elle traduit plutôt une continuité, si ce n’est une identité, d idéal.

On ne peut maîtriser la performance de la parole par elle-même. C’est un entraînement. Il faut tenter que ce ne soit plus un cordon ombilical, nourricier de ressenti. Nous ne pouvons faire sans mots. N’empêche, là c’est eux qui à travers nous-mêmes ne nous consultent plus. Nous avons circonscrit l’entendement à sa déclaration binaire judicative, négligeant son sens de discerner. Et non seulement ce ne nous a pas délivrés de la condamnation, bien au contraire, mais nous a livrés pieds et mains liés à l’instance qui juge à notre place par énoncé faussement simple ; faussement parce qu il est a priori, qu’il emporte le ressenti et même le connaître, enfin de ce que nous nous faisons sans réserve ses exécuteurs. Nous sommes ainsi les dindons de cette dialectique réflexive.

Par ailleurs devenir plus concis, ce qui serait une conséquence logique de laisser tomber les comptabilités. Que diable le besoin de livres énormes pour ressasser toujours les mêmes complaintes et indignations ? Si il faut répéter c’est que ça se perd, s’enlise, donne à côté, reste inapplicable. Si répétons, répétons brièvement, sans chercher quinze tonnes d’arguments.

 

Surtout ne plus chercher de mot excessivement valise. Trouver une capacité de discernement, de mise en rapports, qui ne revienne pas à l’objectivation d’idées de manège. Des capacités. Et renoncer à un accord unifiant. L’unité comme désir convergent représenté nous a fait beaucoup de mal. La transformation des outils en demeure, comme en mise en demeure, n’a pas été une bonne affaire. Ça ressemble au too big to fail de l’économie marchande première, où on réinvestit à perte par peur dans un mastodonte perclus, qui finira quand même par se crasher en emportant bien d’autres choses avec lui. Il faut éviter que des possibilités de pensée et de considération périssent avec ces vieux formats. Le plus tôt sera le mieux.

 

Par ailleurs, dégager un examen de l’universalisme et de l’hégémonie téléologique sous-jacents à la logique actuelle, si diverse et commu soit-elle. Cette tendance formate à peu près tout contenu. Dès lors qu’un exceptionnel ou un hypothétique s y voit promu, il change radicalement de disposition, c’est à dire que nous le ramenons à travers notre rapport à lui, son objectivation, au même rôle que son prédécesseur et éventuellement opposé. Il sert à la même tâche. Même une méthode en tant que telle n’y échappe pas, c’est le cas avec le matérialisme. Le souci du pour quoi a priori nous dérobe la connaissance du comment cependant. Bref, la prétention, explicite comme honteuse, à des validités universelles, nous empêche fréquemment de considérer gens et choses, ainsi que de reconsidérer nos approches. Et par logique intrinsèque qui présume de l’unité nécessaire d’un monde (pléonasme !) de par notre désir angoissé de, et par trop, tout simplement. Et qui trop embrasse mal étreint.

 

Bref, le manège. Je proscris d’emblée la perspective d’en sortir comme lieu objet hors de nous, et d’autre part  en caravane, pour ne pas dire en procession. Ce tous ensemble reste une idéologie de l’unicité, que le présent même dément et invalide. Nous ne nous trouvons pas "ensemble", dans une convergence, et plus nous essayons d y être plus c’est le coupe gorge. Il va falloir admettre de lâcher du champ, de s’éparpiller, de ne plus chercher une totalité rassurante mais inabordable. De mettre d’autres conditions aux proximités. Et pour autant de ne pas pratiquer cela dans cette subjectivation abstraite qui nous ramène à quelques produits et représentation pour l’appropriation desquels on se bat.

 

Pour cela, fonder cette prise de champ et même de distance sur des exigences minimales de logique, de conséquentiellité, d attirances électives aussi, à tous risques. Nous n’avons en vrai jamais cessé de le faire, mais pareil, en contrebande, même si cela constitue aussi une de nos structures actives et déterminantes. Sans ça on n’aurait pas le goût ! Et quand on y ferme la porte on est vite dans le dégoût. Et c’est du dégoût comme du pessimisme, ces facilités fatiguées, qu’il convient aussi de nous extraire !

 

La question subsiste de par rapport à quoi se déterminer ; ou à qui. Pour ma part je tends à réduire énormément le recours au quoi comme ensemble d’instances. Et dans une certaine mesure au qui, même si cela est plus malléable. Dans ce second ordre, comme dans le premier, il s’agirait de circonscrire plus étroitement le champ. Mais méthodologiquement, et notamment dans le premier ordre, cela entraîne modification du mode. Il ne s’agit plus autant du passage majeur par une instance de type universel, même si l’intelligence, au sens du rapport, implique une suite de continuités et de concordances. L’objet est retiré plus avant de la condition de réalisation de l’instance pour l’informer lui-même. Cela change le format et le rôle du but, le but devenant potentiellement plus l’objet et notre rapport à lui en incarnation active. Finalement l’affaire réside peut-être aussi dans une modification des proportions d’approche modale ; mais il est vraisemblable, et j’en fais volontiers le pari, que cette redistribution change tout le rapport à l’objet, et change d’objet par cela.  On bascule alors du pourquoi vers le comment. Le pourquoi, quête d’une cause originelle à nos maux comme à nos goûts, nous englue dans le rebours. Ce que nous appelons radicalité finit par le mariage entre ce fantôme transhistorique et une attitude binaire et soucieuse. Une casserole de mérite existentiel. Le mérite nous hante.

 

Aller vers le comment, maintenant ; au fait et au prendre. Ça ne donne pas tout, loin de là, mais on néglige trop cet aspect que je qualifierai de synchrone, d’un comment qui saisit en bougeant avec, dans, se dispose. Qui est, qui suis là. Qui ne se pose pas en observateur référent à prétention en grande partie impersonnelle, lequel à mon sens est le versum inséparable de l’objectivation d abstractions réelles par lesquelles nous nous fascinons. Nous n’avons jamais autant invoqué contexte et situation, à juste objet d’ailleurs ; mais voilà, nous les invoquons, et par cela nous nous retrouvons dans des nuages métaphysiques. L’invocation médiate un objet dès lors idéel, référent uniciste. C’est là le piège d’en appeler à.

 

Attention, rien à voir non plus avec l’opportunisme à courte vue, et souvent dupe de ces mêmes idéalités, des "mains sales". Le fait et prendre n’est PAS une instance de justification parmi tant d’autres. Il considère les choses, mais ne leur prête pas une puissance autonome de détermination morale ou destinique, ce qui reste une position y compris temporelle d’a priori. Enfin il ne se veut ni encyclopédique, ni hégémonique ; il ne veut pas tout savoir ni embrasser, pas même comprendre. Il se tient à sa place et avec ce à quoi il a affaire. Il le prend en allant vers. S’y donne. Et s’en contente tout en s’y passionnant. C’est bien assez de taf comme cela !

Je ne propose cependant pas non plus par là une phénoménologie. Enfin je ne crois pas. Je renverrais volontiers à ce sujet à la métacritique de la connaissance d’Adorno, même si je ne défends pas la même option positive que lui. Je n’ai qu’un rapport limité et incontournable de croyance à l’objet comme à la perception, surtout en tant que généralités. Et la synchronicité, surtout voulue, pas donnée (oh ça elle l’est pas !) n est en rien une immanence ! Bien au contraire. Rien de nécessaire dans ce qui m’est une discipline.


Un autre aspect pourrait être celui de ne point attendre, surtout d’instances suspendues, ni de s y référer, mais d’incarner activement, d’aller vers ce que l’on choisit, si possible avec quelque logique. La logique formelle et causaliste est le parent pauvre des pensées contemporaines. Elle n’est plus guère usitée qu’en mathématiques, c’est dire ! Elle manque je trouve tragiquement à notre approche et cela se voit dans l’absence de considération rétrospective des conséquences de nos idéaux en tant que tels. Cette logique ne s’oppose pas à l’intuition ; bien au contraire elle la désentrave. Elle permet des sauts, à condition de les vérifier par la suite. Nous faisons trop de crédit à des juxtapositions superficiellement corrélées, sans scruter ce qui corrèle et comment. Ce qui d’ailleurs coïncide inquiétamment avec une absence de rendu compte de fonctionnements identiques dans des options qui se veulent opposées.

 

Basculer alors d’un pourquoi qui s’enfonce sans espérance dans le passé et le déterminé vers un comment. Un comment qui ne soit plus un moyen subordonné à des instances à atteindre, mais un mouvement présent et pour soi, c’est à dire pour nous. Pas une abstraction réelle, close et suffisante, de plus. Ne plus se tenir dans une affirmation et une négation qui ne sont guère que réponses à un absolu envers lequel nous ne pouvons rien valoir, puisque nous ne pouvons à cette heure sortir de ce valoir ; tenter de valoir pour tout nous empêche de rien valoir pour personne en particulier. Et, plus grave, de chérir de même. Un désert de cohue.

Pour moi, cela conduit à un renforcement du primat de la volonté. Je me refuse à entrer ici dans les querelles philosophiques ou psychologiques sur sa détermination. Elle est là, positive comme négative, voire résolument indifférente. Et je pense qu’on s’est autant vautrés à la conditionner à des instances suspendues de justification qu’à en faire une justification par elle-même, ce qui la scinde et la propulse illico dans lesdites instances. Vouloir et nolloir ( ici note sur ne pas vouloir) sont là de fait. Avec nous et en nous. Il ne tient qu à nous de ne les pas déguise. Nous parlons toujours d’un pouvoir, qui se réduit généralement au devoir ou à la nécessité, ou même assez souvent à ce que nous laissons avaricieusement paraître possible, de par son rapport induit aux instances qui décident, et rarement d’un vouloir. Vouloir conjointe pour moi à ce que j’appelle incarnation active, par opposition à la passive évoquée plus haut par laquelle nous endossons des instances, ou consentons à quelque intérêt. L’incarnation active consisterait à aller vers, depuis soi trop facilement abstrait, lui-même transformé en instance et avec lequel on soliloque en faisant semblant de dialoguer. Et j’ai parlé de la volonté d’indifférence, en tant que choix et discernement de ce à quoi et d à qui je vais donner considération. Il va de soi pour moi que ça se situe aux antipodes du laisser aller et du n’importe quoi je m’en foutiste, comme de l’opportunisme à courte vue. Voir ce que j’ai écrit sur l’honnêteté. C’est une position active.

 

Je postule un gain d’importance pour le comportement et l’attitude relativement aux idées et postures professées comme déterminations d’alliances. Voire un renversement causal du second vers le premier.
Quelque part, penser avec le coeur, au sens de la volonté et de l’affection. Pour le coup une instance, mais présente, en ce temps, non pas suspendue. Et atteignable, parce qu’elle part de soi.

 

Réciprocité enfin. Je fus très amusée par le rétorquage d’une ex à laquelle je proposais cette option : "Tu inventes des mots maintenant ?". Le plus drôle est que de toute évidence elle le connaissait ; mais ce qu’il supposait lui répugnait. Tout pour ma pomme. Soit. De toute façon réciprocité ne recouvre pas pour moi un échange à égalité. On fait ce qu’on peut et veut, on donne (ou pas !) ce qu’on a. Le point est de donner des deux parties. Et aussi que ce ne soit pas totalement à côté de la plaque, hors sujet si j’ose. Enfin, si on ne donne, on ne prend.

 

Je me garde de conclure. N’y a pas de point d’arrêt. Je fais pas de la couture.

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16 décembre 2021 4 16 /12 /décembre /2021 10:35

 

Comme dit l’autre jour à une collègue, je crois, et de longue expé, beaucoup plus dangereux pour la survie de se confire dans des déceptions découlant de ce que les choses et les rapports sont ce qu’ils sont, et que les abstractions sur lesquelles nous voudrions les aligner non seulement ne les changent pas, mais même les couvrent et les renforcent par déni, que de s’y confronter, pour son compte et dessus, et ne pas les ignorer ou les sous évaluer, ni leur substituer d’autres catégories supposées, bien à tort, plus traitables. Le manque d’intelligence, au sens de participation à,  envers comment ça se passe, l’illusion nous donnent bien plus sûrement en pâture au désespoir que la volonté de ne pas passer à côté, de se tenir dedans aussi droit que possible, sans s’en faire ni en faire accroire. On ne se maintient pas en vie dans une baignoire de pommade. On se laisse aller et se détruit plus par déconfiture d’un schéma irréalisable que par composition exigeante. Et encore une fois jouer pour soi, ou pour qui on aime, pas pour une communauté de concurrence ou une autre, où l’on se broute et dévore.


À force d’intrants de fierté logée dans des identifiants irréalisables, de tentation à des critères inapplicables sans grand dommage, d’opiniâtreté quoi à décrocher la lune, nous figurons parmi les agriculteurs les plus performants de la honte et du désespoir, selon une métaphore usitée autrefois par un mien vieux maître. Quand nous faisons d’un caractère une métamarchandise transcendante, que ce soit positive à poursuivre ou négative à abolir, substituer, ce caractère nous occupe et envahit comme jamais. Nous avons voulu combattre honte et désespoir, nous les avons personnalisés, nous avons feint de les relativiser comme anomalies, hé bien ils ne nous lâchent plus et nous leur avons donné, par une torve obnubilation, une puissance inégalée.

 
Du coup nous attribuons cette puissance illégitimée aux autres, non pas comme personnes mais comme vecteurs, porteurs sains ou malsains. Sans même nous étonner en cela de rejoindre la rhétorique des plus plats réactionnaires. Et nous nous flagellons de ne savoir y échapper, ce qui relève de la même logique. Ils sont mauvais et nous participons de leur mauvaiseté par insuffisance. Ce par quoi nous accentuons une contrition et une aversion de nous, mais médiatée par le concept suspendu. Un véritable augustinisme, dans lequel nous allons demander la grâce à d’autres concepts substituables ; ou bien à l’inverse user des premiers à nous justifier de nos manquements à des niveaux beaucoup plus triviaux et quotidiens. Kantisme ET laisser aller. Parce que de fait les deux levels cohabitent.

 
Évidemment la honte et le désespoir en question sont de l’ordre que qualifiait G. Anders de "prométhéen", d’inversion marchande du rapport du producteur à la créature. Mais alors d’un prométhéen au tout petit pied, qui ne s’aventure nullement à se poser comme producteur ou à inventer, mais se tient en sujet pâtissant de vieilles drouilles qu’il ne saurait tangenter et cherche vainement, selon le schéma pourtant attesté d’échec historique, à réaliser et dépasser. Nous essayons de nous faire abstractions encore plus abstraites et parfaites, nous y échouons, nous nous dézinguons en nous les renvoyant à la gueule, et nous sombrons dans un désarroi victimaire et soupçonneux, y compris envers nous-mêmes. Nous nous explosons et nous scindons en courant après une image d’unité.

 
La question n’est pas virtuelle ! Ce que je vois, c’est une majorité de collègues que la pratique de cette obligation conceptuelle, et le recours pour en panser les dégâts à un mix de thérapeutiques, psychologiques ou autres, et d’attitude de demande de soin et de sollicitude par droit et statut, hé bien ont tout l’air de faire aller plus mal, de ce que ça ne marche pas trop. Il n’y en a jamais assez, d’autant que ce n’est peut-être pas tant cela qui manque. Est ce plutôt que la provende en question ne fait que creuser le vide et l’insatisfaction, parce que la contrition et le care ne témoignent pas de considération particulière ; qu’on perçoit vite, quel qu’en soit le discours, que l’on n’y est personne et que l’on n y a affaire à personne ? Bref à rien de ce qui véhicule cette foutue valorisation dont, quoi que nous en pensions systémiquement, nous ne saurions non plus nous passer que de bouffe, et même moins si c’est possible ! Nous n’échapperons pas à l’image ni à une certaine représentation. Nous sommes constitués et ordonnés ainsi. Soit. Mais alors au moins donnons en nous de la comestible ! Encore une fois j’ai une étrange vision de dinette géante dans nos milieux axés en principe sur la relation, où les aliments sont fréquemment factices et quelquefois carrément cauchemardesques dans leur facticité. Ce n’est pas qu’il en manque forcément d’assimilables, mais la méfiance à leur égard a atteint un degré étonnant. De ce fait on les échange, il arrive même qu’on se donne la becquée, mais quasi clandestinement et avec un sentiment de culpabilité qui va jusques à la répulsion. Or, je continue à tenir, d’expé, que ce qui nous fait du bien c’est de la considération personnelle, non méritée, forcément hasardeuse, non dénuée d’exigence, étayée par de la continuité non exclusive, non plus d’ailleurs qu’inclusive au sens de principê, alors que care et bienveillance ont bien l’air d’affaiblir, d’égarer et de décevoir. Parce que ce n’est pas nous, personnes, qui en sommes l’enjeu. Au point d’ailleurs que je vois bien des gens disparaître, au sens strict du terme, dans le soin et le souci. On ne les voit plus. Drôle d intouchabilité, si choisie soit elle.


Bref, nous éprouvons honte et désespoir d’avoir comme de ne pas avoir, parce que nous maquillons cet avoir en être. Sentiment d illégitimité et déception dans l’avoir, frustration et sentiment d’injustice dans le ne pas avoir. Et sans doute aussi avoir quoi ? Là aussi est un jeu de bonneteau où on intervertit ce qu’on veut ou a, histoire de tenter de le rendre plus acceptable à nos angoisses. On met le plaisir avant la valorisation, mais souvent de ce fait on a peu de plaisir puisqu’il ne doit pas entrer en conflit avec la propriété de soi (elle-même indispensable à l’accumulation de valeur). On se trouve ainsi dans le dilemme économique qui veut que la recherche de profit dans le cadre de l’attribution propriétaire mène à d’étranges pénuries d’échange. Surtout quand elle n’est que partiellement perçue comme telle. Le ce doit être à moi / c’est moi nous fout dans la demer encore plus.


Ce faisant, nous avons tellement appuyé sur l’être, la reconnaissance, le statut, bref la représentation, que l’avoir d’une part ne saurait nous contenter comme tel (et on en voit maints qui ont de quoi se contenter qui se désespèrent), que d’autre part nous conditionnons l’échange de cet avoir à la luxuriance souhaitée des abstractions réelles de l’être. En somme, nous tendons à faire de nos déplaisirs des malheurs, de nos malheurs des malédictions ou des ostracismes ; il ne s’agirait pas pourtant de les relativiser au sens d’atténuer, mais d’en prendre au contraire la mesure, sans la transférer à des instances indifférentes et impersonnelles. Car ainsi ils nous touchent, mais nous ne les touchons pas.


C’est un monde ! Il nous advient, déboule déjà tellement d’occasions de nous voir hontifiés par autrui, sur des enjeux très précis, tangibles, nous nous retirons si souvent ainsi avec notre "courte honte"... Mais ça ne suffit pas, il faut encore que nous nous dressions nous-mêmes des échafauds pour nous présenter avec défaveur à notre propre museau, sur exploit d’une justice impérative, impersonnelle. Impression que de ne pouvoir y échapper nous incite à faire ce qui est en notre possession pour nous ensevelir, comme pour nous cacher dessous. Ce qui est une tâche impossible, puisque la honte expose sans remède.


Sans doute aussi la honte sourde nous vient de ne pas oser nous aventurer à vouloir, sans justifications ni mérite à priori. Singulière situation où nous avons substitué ce que nous nommons désir, notion qui me semble de plus en plus floue, à la volonté comme mouvement hors d’un soi vigilant, souverain et replié, un don à autrui. Nous avons honte de notre peur, mais ne nous autorisons pas et passons cette peur sur un autre compte, celui d’empiéter par volonté. Se donner n’est pas devenir ce que l’autre veut, encore moins ce qu’il désire. Si c’est le cas et que ce n’est pas un fantôme statutaire que ça vise, tant mieux. Mais ce n’est pas la première condition. Et cela n’implique nullement qu’il doive y avoir retour.


Nous nous infligeons ainsi un surcroît de souffrance et de désespérance. Comme s’il n’y en avait pas déjà bien beaucoup ! Nous rendons celle-ci insusceptible d’atteinte. Peut-être aussi hélas prenons nous ce parti afin de nous venger de ces instances qui nous échappent et que nous voyons manifestées dans autrui par le propre mal que nous extériorisons, et par lequel nous tablons que nous allons faire pression, émouvoir, mode passion du christ. Mais cela rencontre d’expé peu de compassion, et inopérante. Ce qui exacerbe encore plus l’affliction. Nous entrons alors dans un cercle de mortifications, lequel, par une certaine parole que nous nous sommes donnée, qui est aussi un mot d’ordre, peut n avoir quelquefois d’autre fin que nous-mêmes. Et dans presque tous les cas concourt à notre dégât.

 
Bref, l’affaire n’est pas de ne pas ressentir vivement la tristesse, les blessures ou le mépris. Au contraire. C’est de les ressentir pour ce qu’elles nous affectent et nous visent, nous, et pas une représentation, un personnage qui devrait être, un statut qui serait à remplir. Comme je l’ai déjà dit je suis zéro stoïcienne, et je n’ai aucun goût pour la morgue qui prétend se tenir au-dessus de ça. On n échange pas avec raison une inhumanité pour une autre, peut-être moins tordue mais vraiment pas sympathique.


Prenons le cas de figure du call out, dans nos milieux ou ailleurs. Ce qui d’emblée me saute au pif, c’est que si y sont dénoncées des personnes comme propriétaires juridiques responsables et anomalies délictuelles, ce ne sont pas tellement en tant que gentes qu’elles sont mises en exergue, mais comme manifestation et incarnation passive d’un mal abstrait et placé à la fois en nous et hors de nous. D’ailleurs nous ne nous en prenons pas direct à elles mais nous en appelons aux autres regroupées en instances. La colère de principe et la rage de justice se substituent à la rancune et dévient le ressenti comme le fait de blessure particulière, même si catégorisable et répétible. Cela devient une fonction qui empiète sur une autre, marche sur ses cors aux pieds. La méchanceté même, la volonté de faire mal, est dissoute dans une supposition d’ignorance et de prédétermination. Plus personne n’a vraiment affaire à personne. Pour ma part je préfère prêter une action et une intention particulières aux gentes qui me blessent ou me maltraitent. Même leur dédain dans la chose me laisse plus de présences, mienne et leur, qu’une phobie ou une méquelquechose. Je me sens moins seule 😄.


Je préfère prendre le risque donc de souffrir sans appel les avanies, infortunes et tours de cochon, que d’en faire des injustices juridiques ou des insuffisances psychologiques. Ce n’est pas sans danger mais rien n’est sans danger, et quand je vois le marasme où vivent bien des collègues qui recourent à ces instances muettes qu’il faut du coup en plus faire causer, ben ça me semble bien aussi jouable. Je ne m’interdis aussi pas d’en vouloir à tel ou tel, oh ça non. Je trouve très pertinent de s en vouloir. Et comme disait l’autre il faut avoir l’esprit de haïr ses ennemis. Mais je les déteste pour ce qu’ils font, pas pour des catégories qu ils incarneraient passivement à l’encontre de miennes.


À l’inverse quand il arrive quelque chose de bien, une disposition de transfert empêche en partie d en ressentir de la joie, du fait que si nous le pensions dû, ou que nous l’avions cadré à l’avance, il va souvent manquer quelque chose, ou bien y en avoir de trop, et très certainement autre chose que l’attendu. Ce qui fait que les surprises nous effraient, que nous reculons, biaisons, et que quand l’occasion s’est refermée hé bien nous sommes cocus par nous-mêmes. Je connais bien. On ne peut sans doute jamais s’y livrer totalement, mais on pourrait mieux faire. Ce n’est pas là de la psycho ! C’est au mieux de la méthode.


Laisser un tantinet tomber les instances, que ce soient celles du care, de la justice, de la légitimité, si ça peut insécuriser, est probablement meilleur pour la survie. Les dégoûts n’en sont point supprimés, oh là non, ni même atténués, mais il ne portent pas sur des formes tellement larges que leur probable manquement nous désespère d’une manière bien différente que le climax qu’est en la matière par exemple le dédain d’un être aimé. Dans le second cas, si l’humiliation existe, la douleur y a part ; dans le premier l’indignation nous ronge, et nous ne savons pas par où l’attraper. Elle est partout et nulle part. Elle n’a pas de visage. Nous avons beau lui en prêter, ce sont des fonctions. Celles-ci existent bien, mais sont d’un piètre recours en ce cas de figure. La méthode ne se limite pas à l’analyse, ou plutôt elle doit guider l’analyse, mieux que l’inverse. Nous ne pouvons nous passer d’à priori, mais ce sont alors plus des a priori de méthode que de données et de catéchismes.

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11 décembre 2021 6 11 /12 /décembre /2021 15:56

 

C’est flingué. Jamais la moral-politique ne pourra dégager de matérialisme conséquent - si tant est qu'il ne soit temps de passer à autre chose ! - ce par défaut d’analyse rétrospective des objectifs et de leurs conséquences. On continuera de s’y agréger derrière le comptoir, à faire et refaire la caisse, à s empailler sur les anomalies scandalisantes et les "millions à la fauche" comme chantait Bulldozer dès 79. Sans parler des billets à ordre sur des valeurs dont nous ne disposerons jamais. Toute sortie collective en est devenue impossible depuis que nous avons cimenté cela par les vessies de solidarité et d’alliance, lesquelles renforcent et rétrécissent encore la concurrence au prétexte de l’ordonner. Si on veut passer devant le comptoir, ou ailleurs, il va falloir se délier dans une large mesure des communs en vigueur, et le faire personnellement, à tous risques. Savoir oublier pour quérir et faire de la place. Oublier méthodologiquement comment on a été habitués à appréhender veux je dire. Encourir une perte qui n’est pas pour autant une renonciation, un assentiment, ni un calcul de recours, même si c’est encore un calcul, au moins potentiel.

 

Ce faisant, l’on n’oublie ni soi ni autrui, bien au contraire, on les considère d’autant plus et mieux que l’on prend, pour cela, sur l’attachement et le rapport à des abstractions suspendues. On ne peut se passer de conceptualisations, mais autant les congruer à des rapports de fait qu’à des schémas producteurs de rapports de jure. Laisser l’ombre pour l’élection.


Si on oublie ainsi, enfin, hé hé, on n’est pas conduit pour autant à pardonner. Voir ce que j’ai écrit de la pertinence de la vacherie. On peut être vache pour éviter de se montrer bête et mesquin. On est en plein dans le sujet en quelque sorte, pas à côté de la plaque, dont il ne sort réglément rien, sinon un bégaiement de l’histoire et des histoires sans fin, sans tête et sans intérêt !


L’oubli ainsi pris n’est pas moins propice à une guerre bien menée qu’à une paix honnête. Ce qui n’est pas le cas  du laisser faire ni du se laisser aller. Ce qu’il faut donc oublier et délaisser, ce n’est pas ce qui se passe ni s’est passé, c’est la manière de le traiter. Mais il va de soi que modifier l’approche des choses implique des fois de choisir différemment ce à quoi on va attribuer importance, et comment. Ainsi, l’obsession pour les mots performativés, négativement comme positivement, on peut bien y dire zut. Je me fiche et rigole qu’on parle de couper des couilles et d’en tresser colliers, par ailleurs j use positif du mot bite sans guère de restriction ; ce ne sont d’ailleurs là que petits exemples parmi maints. Mais il en est qui me comprendront. Et qu’on ne vienne pas me chauffer les oreilles avec ça, de nul côté, sans quoi la claque est proche !


J’ai parlé de laisser faire ou pas. Il m’est bien clair que je ne vais pas me saoûler moi-même à jouer la vigilance sur les mots et les blagues, surtout si c’est pour souffrir ou approuver les comportements de merde qui sont fréquemment justifiés et défendus au nom et au compte de la traumatonomie qui est mise à la queue des premiers, comportements qui font bien plus de mal qu une éventuelle petite offense ou moquerie, et desquels j’ai la désagréable impression enfin que beaucoup sont bien contents que des noms d’oiseaux ou d’organes volent afin de pouvoir se les permettre avec quiétude et enthousiasme ! Déso mais pour ma part pareil, je tends à baffer les qui se les passent.


Qu’il soit bien net également que si le pétage de plombs à escient, l'atypie d'aloi et les ouinements m’insupportent, le daronisme appuyé de considérations qui sont souvent du même tonneau systémique, d’appropriation comptable, de pédagogie universelle autant que vide, m’exaspère tout autant. Dans tous les cas la malhonnêteté et le biais crèvent la bêtise pontifiante ou pas, et la "spontanéité", laquelle d’ailleurs me fait bien marrer comme détermination quand on voit l’accumulation de préparation idéologique qui l’amène ! Les deux pôles témoignent d'une attitude convergente, le désir attristé d'une unité nécessaire, le déni de la possibilité d'un morcellement ; et conséquemment, un manque de considération d'autrui en tant que position irramenable, qu'il va bien falloir prendre pour l'ennemi qu'il peut-être à certains moments, et à la hauteur duquel il se va falloir hausser, au lieu de vouloir jouer à la dinette idéologique et morale en manipulant de mini concepts rendus un peu factices par cette pratique même, dans une vision salutiste, nécessariste du social, où l'on compte bien agréger les coussins autour de soi sans trop en avoir l'air. Le théâtre permanent de notre timide roublardise battue en brèche par la confiance inaltérée en des a priori unicistes, assez religieux dans l'objet comme dans le rapport que nous y nourrissons. Nous avons négligé de supposer que le morcellement soit partout, départ et arrivée.


Je ne joue donc pas du tout du paradoxe. Je reviens au choix. Oublier certaines méthodes, certaines choses, et passer outre, c’est pour considérer ce qui en vaut à mon sens la peine, des personnes. Sujets sociaux certes mais pas non plus intégralement solubles en catégories téléologiques ni en poncifs moraux-politiques, bien trop cheap pour décortiquer le social. La raison conséquentielle annexe en étant que ceux-ci ne nous ont jamais aidé à sortir d’aucune des ornières dans lesquelles nous patinons depuis des décennies ! Et la raison première étant que j’ai envie d’avoir affaire à des gentes que je choisis et qui me choisissent. Ce que suis décidée à oublier, ce sont les couenneries vaguement prétentieuses et immobiles dans lesquelles nous nous invitons à croupir depuis trente ans pour le moins. Et je serais disposée à oublier bien des désagréments et humiliations que j’ai subis, dans nos chères « commus » je souligne, pasque des autres je m’en branle, si il y avait quelque mouvement dans cette direction. À faute de cela c’est plutôt de tirer dans le tas et de creuser des sapes qui me vient à l’esprit. Autant par rancune que pour salubrité, laquelle s’oppose aux lubies du salut. Je ne fais jamais chose sans motivations très personnelles.

 
Enfin la vie est courte ; on n’a jamais assez d’occasions de s’y amuser, et de ménager place pour cela parce les espaces sont tragiquements finis. C’est pour ça que je n’ai pas envie de m emmerder avec des obsessions qui rendent les choses tristes et dégueu, des catégories qui ne servent à rien de ce à quoi elles prétendent, des abstractions réelles affligées de vices constitutifs qui nous empoisonnent et font de nous des crapules à rictus. Ni la moindre patience envers qui cultive ça. Car encore une fois je le vois comme un laisser-aller déplaisant et du reste sans grand profit. Je veux pouvoir considérer autrui, et pour cela il faut consentir quelques efforts de toute part. Genre restaurer un principe actif de volonté et de nollonté, nous donner licence de faire bonne figure aussi bien que tête de cochon, sans préjudice d’une certaine indifférence, et que c’est là raison, et suffisante ! Hé puis à dieu vat, et banzaï !

 

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9 décembre 2021 4 09 /12 /décembre /2021 09:59



Le revendicatif, le mémoriel et l’archivisme, comme liasse de comptes à régler et agenda désespéré, nous sont un énorme prétexte à ne pas progresser dans la réflexion ni dans la pratique. En quoi d’ailleurs nous faisons pareil que ceux que nous tenons pour nos adversaires et envers lesquels nous nous comportons au mieux comme concurrents. Nous accumulons des suites de données et de clameurs identiques, histoire de nous persuader que ce cul de sac historique est le seul endroit où nous serions tenus de vivre, et dans lequel d’ailleurs nous enjoignons tout un chacun de rester coincé, sous peine de forfaiture. Ça fait un moment que j’ai en effet déclaré forfait 😆.

Le simplisme conceptuel est la meilleure couverture que nous ayons trouvé à notre laisser aller comportemental. Rien de tel que le pseudo matérialisme comptable qui aligne les infortunes en regard de formes sociales majoritaires à intégrer, ou le ouin ouin traumatonomique, les deux se compénétrant en faisant semblant de s’affronter, pour justifier notre négligence malhonnête et prédatrice à viser autrement que selon les critères déjà en place - et par ailleurs pour éviter aussi d’assumer ce, de reconnaître que c’est comme ça à cette heure, que nous nous révélons, voulons pareil, et que conséquemment bas les larmes !


L’honnêteté et j’oserai dire un certain courage font défaut dans nos milieux. C’est tout ce que je ressens au spectacle des dramas en cours, de ceux passés, sans parler de ceux à venir qui promettent d’en être un répétis sans audace ni inventivité. Nous craignons la nouveauté comme un danger pour ces foutus êtres que nous nous obstinons à incarner passivement. Incarner activement serait une toute autre affaire. Créer et développer en nous, et avec plaisir autant que curiosité. On est loin d’y être et on s’en éloigne. Notre coeur s’endurcit, petit portefeuille frileux, tandis que notre intellect se racornit. Bref, je regrette de reprendre ce très vieux constat historique, mais nous n’oublions ni n’apprenons rien. C’est probablement un mal endémique dans ce pays. Et les moyens qui nous séduisent sont d efficaces liens qui nous retiennent attachés à ces fins.

 
Oublier pour apprendre, de ce point de vue, c'est à dire des méthodes auxquelles nous nous sommes accoutumés, consisterait à savoir et à vouloir resituer les choses, autrement que sur un parcours mi monopoly mi tribunal ; ce faisant à dégager de l’espace en nous, ainsi qu alentours. Ça permettrait peut-être d’y faire entrer du nouveau. Ce nouveau qui n'est jamais sorti, depuis un bon quart de siècle et les débuts de la quatrième vague de genre, des méthodes et des prémisses mesquines sur lesquelles nous nous sommes enroulés frileusement. Mais voilà, nous nourrissons une peur panique du nouveau, comme de perdre les vieilles drouilles justificatives que nous nous sommes rivetées et que nous exhibons pour susciter pitié, ce qui marche très mal. Je suis la première à y voir, étant bien entendu passée par là autrefois, un dispositif à produire ridicule et exaspération. Je ne soutiens ni ne rallie personne dans cette cuisine compassée. Je passe outre. Avec notre fureur de toujours déjà été considéré indispensable à la légitimation, nous effaçons rageusement que nous suivons exemple. De ce fait nous n’en donnons et suivons pas moins, mais du mauvais, qui nous fait piétiner. La peur, la répugnance à perdre est un bien sale pas. Mais à objectifs mesquins modèles de même. La question est de méthode, l'honnêteté en est une.

 

Il y aurait aussi beaucoup à dire au sujet de l’usage que nous avons délibérément choisi de faire des mots, même si ne nous ne l’avons pas inventé (que diable avons-nous inventé d’ailleurs ?!) ; nous en usons comme de distributeurs suspendus et obligatoire, voire même obligataires, de ressenti, de félicité ou de déplaisir. De même que nous entretenons une dépendance intéressée à un type de textes qui relèvent, derrière leur impersonnalité de façade, du plaidoyer indéfiniment renouvelé, et pour cela même à côté de la plaque analytique, et tout aussi réclamatifs en fin de compte que les hargnes explicites. Ce qui ramène de part et d'autre à une fascination très ancienne du sola scriptura, de la demande de justifications aux mots par biais de confirmation méthodique. Nous y avons placé une part étonnante de nos conditions, aux deux sens du terme. Encore une fois je trouve ça un moyen hélas bien congru à nos visées, mais tout moyen d’un format aussi exclusif nous happe littéralement, s’autonomise, devient une métamarchandise. Je ne développerai pas plus avant ici, mais je suis à préparer un taf conséquent là-dessus.

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29 novembre 2021 1 29 /11 /novembre /2021 11:05

 

Cela fait quelques années que je n'ai abordé la binarité et la non-binarité, qui ont bien continué à claudiquer main dans la main depuis, malgré que je les trouvais déjà bien has been alors dans l'état de leur exposé. La non-binarité reste une tambouille de binarité, adaptée aux tendances de représentation du moment.

On n'a pas assez vu qu on a, à genrelande, récupéré ce monoduo sur une pratique idéologique déjà ancienne, si tu n'es pas ça tu es ça, binaire (et donc souvent directement assignatif), et je vais essayer de combiner le plus sexy des deux pour voir s'il en sort autre chose, et si ça se place mieux sur le marché, si je m'en sors quoi, non binaire (et plutôt participatif). La faiblesse, l'exiguïté relative du résultat, autant historique que méthodologique, n'a pas découragé l'affluence. Car aussi bien le but n'a jamais été que d'être, c est à dire systémiquement de représenter en se présentant, et soi et autrui. Et commercialement de tirer une ou quelques épingles du jeu, ce qui est plus accessible, selon que. Parce que bien sûr ça ne marche pas autrement dans ce dernier domaine que dans la moyenne économique. Les critères de valorisation restent à la fois désignément et fonctionnellement identiques à ceux usités dans la binarité. C'est un détail d'importance, mais un détail quand même puisque le moteur en passe par la transmission idéelle. D'où les risques pris avec courage, au sein même d un manque d'audace systémique. Très vieille coutume politique là encore. Qui touche au bout à cette économie du péril et de la mémoire dont je parle ailleurs, et où convergent consommés et convives.

Tout cela me semblait donc déjà bien daté il y a des années. Force m'est de constater que si c est le cas, hé bien il en est comme de plein de vieilles tactiques intégratives, tant que ça marche pour une certaine proportion, il n'y a pas de raison de chercher autre chose. Par conséquent le référent reste binaire, et par contrainte et par goût. Par ailleurs, l'affaire et son format ne sont pas propres à la manifestation de genre ; celle ci me paraît plutôt, et pas qu'à moi d ailleurs, une occurence d'un schéma bien plus vaste, qui informe des enjeux spécifiés.

J'avais bien tenté d'introduire la poire d angoisse d'une multibinarité, voir si ça ne pouvait pas susciter au moins quelques craquelures. Mais non, c'est diantrement élastique ce truc. Comme toutes les totalités, avouées ou non, on peut y introduire un monde. Et le participatif danse avec l'assignatif.

On y est, on y reste. Nul ne peut s'abstraire et encore moins s'extirper du game. C est que l'enjeu ne change pas, et à vrai dire il n y a nulle raison qu'il change : il est ce que nous recherchons. Sans doute à un moment on conceptualisera un nouveau monoduo, pour tenter de renforcer la poursuite de cet enjeu ; mais le moment ne semble pas venu. Le seul chagrin que l'on en puisse avoir est que le passage à un mode plus centré dans la représentation, et l'oubli du caractère en même temps pratique, quasi terre à terre, d'un enjeu économique par ailleurs idéalisé, ouvre un espace d'irréalisation et d'échec peut être plus large, où tombent et s'entassent bien des gens. Toute comparaison avec le premier marché actuel, hein, bon....

Ce qui est frustrant, c'est que du vieux, dans un monde vieux (et de vieux de plus en plus jeune), hé bien il est difficile de dire du très nouveau. J'ai pu juste, en quelques années, rapporter l'affaire à la notion de représentation, histoire de départiculariser un peu mieux l'approche. Ce n'est cependant pas rien dans un domaine où l'appropriation/assignation, qui nécessite des sujets responsables, au sens juridique de répondre de, s'est intensifiée. Aussi désobjectiver, passer du déterminisme à la méthode. Il s'agirait de décoller le nez de la vitre, de mettre un peu de distance méthodologique avec la fascination fusionnelle dans ce sujet auquel rien ne serait censé échapper.

Je vais digresser ici d'un seul coup. Partir par les taillis. Les réacs comme les antiréacs croient qu'on ne peut se sauver, sans parler du "monde", qu'en adoptant et en refusant. Les spécialités qui en découlent sont d'un sommaire, d une cheapité étonnants, plus encore dans la méthode, binaire donc, identique, que dans les signes qui eux même sont assez nombreux mais peu variés. Voir les analyses critiques qui ont déjà été faites du rôle de l'authenticité. De ce qu'on doit faire ou ne pas faire, croire ou ne pas croire, envers "ce que l'on est". Je tiens pour ma part, personne, à me colleter aussi près que je puis à comment ça se passe. À caméléoniser. Je ne suis pas moi-même. Je ne m'amuse pas aux colifichets signifiants. Je ne fais pas collection. Je n'évite pas de le faire, et surtout pas démonstrativement, piège binaire 😆 ; je fais plutôt un peu autre chose qui me prend pour la plus grande part : je fais avec. J'ai longtemps rechigné à cela mais c'est acté. Ça ne veut pas dire que je lappe absolument tous les vomis ; mais je ne suis pas nareuse et il y en a pas mal qui passent très bien, avec tous le reste. Idem des petits gâteaux, des B52, des plâtrées, des trucs paradoxalement comestibles. On aura compris que je n'ai à ce jour trouvé d autre ressource intéressante que de me faire cobaye, avec joie et intérêt, comme Docteur Rat encore une fois. Je m'incorpore. Et cela nous ramène à genrelande assez vite.

Nous avons, nous tentons d'être tous le même important. Nous ne l'avons pas choisi, il nous a été donné avec la naissance au monde. Pour ce qu'est un monde. Nous le perpétuons en nous démerdant. Ou en nous emmerdant. Simplement il y a la représentation, notre mode favori, qui favorise de se projeter en image et en objet. Le mariage desquels forme un sujet. Quel trouple ! Mais on voit par là que le tiers ne résout en rien le dual. Il ne fait qu'en couler, le mixer et finir dans sa solidification. En rajouter ne change rien, on pioche dans un mode fini. Faut il changer ? C'est une autre affaire ; est ce qu'on pourrait poser la question autrement qu'en il faut ? Pas sûr. Y a peut être une couille dans le pari.

Les représentations sont aussi des faits, du réel ; ça ne veut pas dire que ça va marcher comme on le voudrait bien. Être est un continuum de trademarks. C est à peu près tout. Et c'est se leurrer que de poser les mots et les déterminations en objets actifs ; à croire à une sortie ou à une substitution, à se poser face à, on est sûrs d'y rester.

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25 novembre 2021 4 25 /11 /novembre /2021 11:33

 

 

La justice, c’est quand même pas mal la proclamation et la production de l’équité sur des cadavres et des désastres. C’est censé profiter aux vivants et aux indemnes mais dans les faits on sent qu’il faut toujours recommencer. Déjà parce que le châtiment éventuel n’a jamais trop empêché de méfaire. C’est toujours a posteriori, souvent pansement hargneux, quelquefois compensation évaluée. On ne fait revenir personne de "la lune", on ne ressoude pas les os cassés comme il se disait au goulag. Et aussi peut-être parce que si ça ne recommence pas sans cesse ça perd sa validité. On n’est plus bien sûr de ce qu’on vaut spéculativement sur ce marché. Merci donc les morts, les estropiés et les spoliés de nous donner l’occasion de faire la preuve de notre capacité à anathématiser le mal qui vous a frappés. Et de nous évaluer au gré des progrès comme des régrès. La gazette des malheurs est un argus.

Ça fait songer à la défense de la vivisection par Docteur Rat dans le livre éponyme : bien sûr qu’on sait ce que ça donne, mais n’empêche, d’une part il reste un doute potentiel, et d’autre part il faut garder la main, cuisons donc encore des chiens en hommage aux mânes de Claude Bernard. Et acclamons des juges intègres en flétrissant l’iniquité. Ça ne protège guère mais ça soulage. Bref voilà un symbolisme coûteux. D’accord cela dit qu’il ne faut reculer devant aucune dépense pour bien meubler la vie ; mais la justice n’est elle pas de ces passions tristes qui en font plutôt un labyrinthe hostile et retors ?

Et je passe sur le level inférieur mais inévitable de la chose, tout à fait significatif aussi, qui veut que ce soient souvent des crapules geignardes, auxquelles il ne faut jamais tourner le dos ni confier votre portefeuille, qui dégueulent ce mot sans arrêt et se mettent sous sa protection. Heureusement que ça marche pas trop tiens on aurait un beau cheptel de saints. Au fond on l’a. D’ailleurs c’est à la fois amusant et instructif de voir combien ces justes®, dans notre monde méchant, mettent leur vanité à affecter de n’être point dupes, en tous cas de leurs concurrents. Ce qui en fait de vraies pourritures, rompues, ou qui le croient en tous cas, à toutes les techniques de la chausse-trappe, du mensonge et de la surveillance. Ils préfèrent la duperie des formes comptables et sécurisantes qu’ils courtisent. Et ragent impuissament lorsqu’elles se tournent contre eux, ce qui advient très fréquemment. La proie devient l’ombre. Et même un peu les ténèbres par moments.

C’est peut être cela que la forme justice : une tentative transhistorique d’élevage du saint sur le brûlis des méconvenues et autres saletés. Il faudrait réfléchir sur le rapport de cela à l’honnêteté... Déjà celle-ci est de principe a priori, même dans les situations où elle s’applique également post fortunam. Elle n’a pas ce caractère heurté, opportuniste bras cassé de la justice. Elle ne s’en sait pas moins opportune. On est honnête parce qu’au fond on a appris au cours de la vie que cela vaut mieux, est plus profitable aux vivants, à commencer par soi-même. L’honnêteté ne répare pas, ne vole à aucune rescousse ; elle introduit et prépare. Mieux : elle fait plaisir. Elle réjouit. On aime à traiter et à être traité honnêtement. On ne s’y sent pas contraint, elle n’est pas pénible comme la justice. C’est une incarnation active (je reparlerai de l’incarnation comme acte). On se fait honnête, et on le peut rester, alors qu’on est plus ou moins employé en tant que juste, en cdd renouvelable au gré des alea. Voilà : l’honnêteté ne m’apparaît pas comme un labeur ! Comme je l’ai dit elle est profitable, constitutivement, mais n’est pas un marché a posteriori toujours en émulsion, avec ses cours qui haussent et qui baissent. Elle ne s’en soucie pas, elle va son chemin. Elle ne se penche pas avec une contrition plus ou moins franche sur les malheurs, elle s’adresse d’emblée à la personne qu’elle élit, autant donc par principe que par choix. Elle n’est pas forcément douce mais elle ne cherche pas de prétextes. Et est cependant, encore une fois, avisée. L’honnêteté n’est que peu une naïveté. Un petit peu, parce qu’il faut ouvrir, mais elle connaît ce à quoi et à qui elle ouvre. Ou elle l’apprend. Vite. La justice a quelque chose de décourageant, pas l’honnêteté, qui ne se tortille pas sur le compte détaillé des résultats. Être conséquent, c’est en bloc, et prendre les choses systémiquement. Non, on n’évite pas pour autant la déception ni même l’aigreur. Je ne suis pas stoïcienne ! Mais on ne fait pas objet des péripéties comptables. Précisément parce que l’on part de la connaissance rétroactive des conséquences, on ne se perd pas dans la fascination de l’objet projeté, on reste à sa place ! Et c’est orgueil bien fondé. Exigence sympathique.

En fait nous savons bien ce qu est la justice, et à quoi elle peut nous mener. Par contre je crois que nous avons bien du nouveau à développer par l honnêteté.

 
Déjà l'honnêteté est de principe a priori, même dans les situations où elle s’applique également post fortunam. Elle n’a pas ce caractère heurté, opportuniste bras cassé de la justice. Elle ne s’en sait pas moins opportune. On est honnête parce qu’au fond on a appris au cours de la vie que cela vaut mieux, est plus profitable aux vivants, à commencer par soi-même. L’honnêteté ne répare pas, ne vole à aucune rescousse ; elle introduit et prépare. Mieux : elle fait plaisir. Elle réjouit. On aime à traiter et à être traité honnêtement. On ne s’y sent pas contraint, elle n’est pas pénible comme la justice. C’est une incarnation active (je reparlerai de l’incarnation comme acte). On se fait honnête, et on le peut rester, alors qu’on est plus ou moins employé comme juste, en cdd renouvelable. Voilà : l’honnêteté ne m’apparaît pas comme un labeur ! Comme je l’ai dit elle est profitable, constitutivement, mais n’est pas un marché a posteriori toujours en émulsion, avec ses cours qui haussent et qui baissent. Elle ne s’en soucie pas, elle va son chemin. Elle ne se penche pas avec une contrition plus ou moins franche sur les malheurs, elle s’adresse d’emblée à la personne qu’elle élit, autant donc par principe que par choix. Elle n’est pas forcément douce mais elle ne cherche pas de prétextes. Et est cependant, encore une fois, avisée. L’honnêteté n’est que peu une naïveté. Un petit peu, parce qu’il faut ouvrir, mais elle connaît ce à quoi et à qui elle ouvre. Ou elle l’apprend. Vite. La justice a quelque chose de décourageant, pas l’honnêteté, qui ne se tortille pas sur le compte détaillé des résultats. Être conséquent, c’est en bloc, et prendre les choses systémiquement. Non, on n’évite pas pour autant la déception ni même l’aigreur. Je ne suis pas stoïcienne ! Mais on ne fait pas objet des péripéties comptables. Précisément parce que l’on part de la connaissance rétroactive des conséquences, on ne se perd pas dans la fascination de l’objet projeté, on reste à sa place ! Et c’est orgueil bien fondé. Exigence sympathique.
 

Scolie : L honnêteté n'est donc pas une morale. Oula non. C'est une tactique. On y gagne. Monluc en use, et sans pitié. Saint-Simon peint le roi disant au chef d'un commando ennemi capturé et bien traité : " Il faut toujours faire la guerre honnêtement." Évidemment l'honnêteté n'a rien a voir avec les obsessions comptables très dixneuvièmistes qui nous enserrent. Elle consiste plutôt à ne pas prendre qui que ce soit pour un imbécile, dans la manière, par provision et ce même quand c'est le cas 😄. Elle est un élément de continuité et de fidélité. Elle ne rend pas forcément prévisible, notamment dans un contexte où elle est négligée, et où on ne la pratique pas trop. C'est un bon point pour créer la surprise. Elle ne révèle donc pas ce qu'elle va faire ; elle consiste à garder un cap. Libre à autrui de le saisir et d'en tirer conséquence, ou pas. L honnêteté est d abord d ordre intellectuel, au sens large d attitude délibérée et délibérative. Peut être pour ça aussi qu elle est peu prisée en des temps où le ruminage suscite quelque suspicion. "C est un intellectuel, pas de principes", profère un personnage dans Le festin nu de Burroughs. On voit par là que "les principes" comme catéchisme peuvent s opposer à l adoption d un principe comme structure d action.

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22 novembre 2021 1 22 /11 /novembre /2021 14:23

 

Je suis épastrouillée par la masse de personnes qui ne veulent pas assumer d'exiger d'autres de la considération tout bonnement envers elles-mêmes, limitées, sujets sociaux relativement singulières, et qui de ce fait souvent chouignent et ragent au compte d'un étalage copieux de représentations qu'elles incarnent ou affirment incarner, lesquelles ne donnent pas grande envie, et encore moins la pseudo humilité que ce biais véhicule. C'est vrai que le premier est plus risqué, le tout pour le tout, pas de filet si ça rate, nul appel possible. Les yeux pour pleurer ; ou pas. Mais le second est tellement encombré et ennuyeux. Et surtout assez inefficace, si ce n'est dans l'exiguïté systémique de l'injonction impersonnalisée, et donc de si et comment on peut mode pouvoir, pareil. Dans le premier on porte sa dilection sur tel ou tel ; dans le second la soif de reconnaissance, adressée à tous, est inextinguible. Enfin, en vrai, quand on n'a pas la bankabilité pour le premier, le minimum syndical du second fait vraiment charité. On ne mérite rien, encore une fois. Et c'est peut-être là que loge ce que nous recherchons et nommons consentement.
On me fera remarquer, à juste titre, qu un mix des deux peut être indiqué. Et même nécessaire. Mais des deux quoi ? Oui je vais traiter ceux que je veux selon le principe de dilection, d'exigence, et d'acceptation. Mais je ne vais pas pour autant rassembler le reste dans un conglomérat auquel je demanderai, outre la vie et ses moyens qui sont plus ou moins de raison, une approbation enthousiaste. J'exerce mon élection là où je veux et peux ; au delà je fais avec ce qu'il y a. Et je n'y vais pas investir à perte. Le dédain, l'indifférence, la moquerie même ne me font dans ce cas guère chaud ni froid. Je m habille. S'il est vraiment besoin sûr je cogne, mais pour cela il en faut bien plus.

L'échec du "personnel est politique" est acté, tout simplement parce que le politique est la couverture de l'économie et du droit, bref de la possession/propriété, et qu il n'y a pas de propriété sans personne (même les personnes morales sont formées ou servies de personnes physiques.) Y a qu'à voir les enchères qui en ont résulté. Certes commercialement ça a fait monter les prix, et les cours en bourse. Quelque part c'est ce que ça devait. Inflation, et les moyens disponibles n'ont pas suivi. Quant à la planche à billets existentielle, ses coupures n'ont nulle valeur d'échange. Il n'y a que les biens échangeables qui comptent là : la beauté, la richesse, la santé, l'entregent...

Je suis pour un passage à un personnel méthodologique, conscient de son contexte. Donc pas un personnalisme ni évidemment un existentialisme comme ceux qui ont poussé précisément sous le paillage politique.

Bref le personnel évoqué est une méthode, et une tactique ; pas une ontologie de plus. Il n'a évidemment rien d'individuel, sans même causer d'individualisme ; et encore moins de subjectif ! Il est formé par l'interaction et en dépend vitalement. C'est pourquoi je reviens résolument vers un personnel conséquentiel, qui part des résultats, de ce qui se passe, pour remonter vers lui-même, puis repartir activement vers le général. Le politique était justement l'idéalisme d'une petite propriété indépendante, éventuellement confédérale, en contradiction fonctionnelle avec les conditions qui l'ont propulsée comme idéal. Quelque part elle est en réaction aux conséquences mêmes des causes de sa génèse. Elle fait penser à la droitisation rétive, aux pensées sécuritaires, on veut de l'illimité économique assuré, mais sans cesser d'être un soi bien gardé, si dupliqué soit il. C est mort en vrai. Mais nous sommes vivants, et il va bien falloir faire avec, non 😄 ? Il s'agit précisément de ne plus se confier à une forme immaîtrisable, qui nous fait beaucoup plus de mal que nous ne saurions nous en faire les uns aux autres dans un cadre désuniversalisé. Choisir somme toute où et envers qui nous allons investir notre vulnérabilité. 

J'essaierai de tracer quelques suggestions au sujet de ce personnel méthodologique dans les temps à venir.

 

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La Bestiole

  • : transse et bie juskaux yeux ; vivisecte les économies politiques, premier, second marché ; acétone et antivitamine K - Le placard à Plume, la fem-garoue
  • : Un informel méthodique, exigeant, fidèle, pas plaintif, une sophistique non subjectiviste, où je ne me permets ni ne permets tout, où je me réserve de choisir gens et choses, où je privilégie le plaisir de connaître, c est là mon parti pris, rapport aux tristes cradocités qui peuplent le formel cheap, repaire des facilités, lesquelles en fin de compte coûtent bien plus. Je me vante un peu ? J espère bien. Déjà parce qu ainsi je me donne envie de mieux faire. Hé puis ho ! Z avez vu les fleurs et les couronnes que vous vous jetez, même l air faussement humble ? Faut dépercher ; quelqu'orgueil assumé vaut mieux qu une pleine bourse de roublardise attirante. Je danse avec le morcellement et la sape de l'économie, de la valorisation, de la fierté, de l'empouvoirement.
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